mardi 27 mai 2014

Etape 5 - LA BASTIDE PUYLAURENT - CHASSERADES/MIRANDOL

Réveil un peu difficile après la longue journée d’hier. Après réflexion, cette traversée des hauts plateaux en fin de journée est relativement exemplaire car bien représentative des aspects sauvages et de l’isolement de la région. En particulier le secteur LES TAILLADES m’a fait une forte impression avec les couleurs du soleil couchant, le vent froid, les landes couvertes de genêts et ses points d’eau filant sous les branches. Un grand moment !

J’essaie de joindre Bernard… Pas de réseau mais je lui laisse un message comme l’on jette une bouteille à la mer, puis descends prendre tranquillement le petit déjeuner dans le salon de l’hôtel en me servant largement dans les confiture et beurre oubliés sur les tables voisines…

Je dois impérativement m’organiser pour la journée et compléter l’approvisionnement avec du pain, saucisson et fromage. Je file chez le charcutier puis chez le boulanger et ce sera tout car il n’y a plus d’épicerie depuis quelques mois. Je termine le rangement du sac avant de rejoindre l’itinéraire du GR 70 dans le secteur de la gare, espérant y retrouver Kéfir et son jockey dont je n’ai toujours aucune nouvelle !





S’approche un randonneur accompagné de deux chevaux dont un magnifique Aflinger. Ce dernier est issu d’une race de chevaux, ou plus exactement de poneys, originaires du Tyrol du sud et d’Autriche, particulièrement rustique et bien adaptée à l’environnement alpin. J’ai très fréquemment rencontré de tels animaux sur les itinéraires de la Via Alpina, vivant en groupe et en liberté dans les alpages.

On échange quelques mots mais il parait contrarié et finit par s’emporter vivement sur l’indisponibilité chronique des réseaux numériques, sur le capitalisme et les milieux financiers qui mènent le pays à sa ruine...

Bon, voilà autre chose ! Je m’attends au pire pour la suite de l’étape et m’imagine terminant la journée à la tête d’un cortège ou d’une délégation, banderoles flottant au vent, lequel semble n’attendre que cela pour souffler… Rapidement tout rentre dans l’ordre et la République est sauvée… au moins pour aujourd’hui !

C’est donc ensemble que nous parcourons les premiers kilomètres de l’étape qui nous conduira au Village de CHASSERADES devisant tranquillement des races de chevaux, des Cévennes mais également de la gastronomie locale et des voyages. Il adore la région, connait les bonnes adresses et les endroits tranquilles pour camper avec de l’herbe et de l’eau fraîche pour les chevaux. Le temps passe vite en sympathique compagnie !

La trace prend de l’altitude et du dénivelé avec de nombreux passages à flanc de coteaux au milieu des genêts. Sous une autre lumière le vaste plateau désertique traversé hier au soir à un tout autre aspect. C’est toujours très beau mais le mystère et la magie des lieux ont disparu sous le grand soleil… La bête est certainement endormie !



Après une longue traversée dans les bois et une descente rapide, l’itinéraire rejoint le fond de la vallée au lieu dit CHAVALIER, endroit où le compagnon du jour décide de monter sa jument pour terminer l’étape et rejoindre le gite. Il est attendu.

Je termine l’étape en rejoignant CHASSERADES, puis le gite Le MIRANDOL, situé dans un magnifique petit hameau 2 km après le bourg abrité dans un petit ravin rocheux sur les bords de l’Allier. Il a comme particularité d’être sous un viaduc ferroviaire. En de nombreux endroits la voie ferrée est protégée par des pare-neige ou des tranchées couvertes par de solides dalles de béton. La neige poussée par le vent doit s’accumuler sous forme de congères… Endroit peu fréquentable en hiver !

Je m’installe dans un des dortoirs du gîte. Sans nouvelles de mes compères, je vide le sac de quelques affaires avant de repartir à leur recherche dans les différents camping des environs du bourg. L’absence de vêtements et d’affaires personnelles commence à m’agacer. Pas d’oreilles à l’horizon dans le premier camping ! Je poursuis ma recherche jusqu’au camping municipal et aperçois l’âne Kéfir broutant tranquillement dans le pré réservé à cet usage, Bernard terminant le montage de la tente à proximité. Nous essaierons de nous retrouver demain matin… Après tous ces kilomètres il est temps de retourner au gîte avec vêtements, trousses de toilette et de pharmacie, sans oublier la tablette informatique. Lors des prochaines étapes je marcherai avec un sac plus lourd mais en complète autonomie. C’est raisonnable !



Le repas du soir n’est pas pris au gîte mais au bourg, dans la salle à manger de l’Hôtel-restaurant "Les Sources". Très bonne table et ambiance agréable… Le grand beau temps est prévu pour demain et traverser le MONT LOZERE dans de telles conditions m’apparaît comme une excellente opportunité. A réfléchir pendant la nuit car l’étape devrait être plutôt longue avec une distance de plus de 35 km et de bons dénivelés. Je vais essayer de partir tôt… cela ne devrait pas poser de problème car le gîte ferme en tout début de matinée.

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