mardi 27 mai 2014

Etape 4 - LANGOGNE - LA BASTIDE PUYLAURENT

Il est toujours difficile de quitter un endroit accueillant… Aujourd’hui, c’est ce qui nous arrive car la soirée fut très sympathique et le repas animé. Au menu, assortiment de terrines à disposition et bien en évidence sur la table, de bons morceaux de saucisses grillées servies avec des lentilles vertes puis le dessert de la maison et quelques carafes de bon vin. Il fallait quitter dignement le Velay… C’est fait !
Toutes les charcuteries proviennent d’une ferme située dans le petit village, juste de l’autre coté de la petite route. Une certitude… On ne meurt pas de faim dans les traces de Stevenson !


Toujours aussi cabot, Kéfir fait le spectacle auprès des randonneurs présents lors de la mise en place du bat et des sacoches. Il est temps de partir… direction LUC.
Ce soir, Bernard à l’intention de camper. Quant à moi, je n’ai que très peu de renseignements sur les possibilités d’hébergement. Une drôle de journée commence !
La trace est facile dans des paysages de sous bois et de champs cultivés… quelques maisons, un beau four à pain et nous voilà repartis dans un sentier bordé de grosses pierres et de genêts en fleurs… Il est temps de traverser le plateau de SAGNE-ROUSSE, lande sauvage, marécageuse et quelque peu mystérieuse. Des vaches de race AUBRAC broutent dans un pâturage voisin. Désormais, les lieux se traversent sur un chemin partiellement remblayé et drainé. Le temps de quelques photos et nous atteignons les hameaux de FOUZILLAC puis FOUZILLIC… peu de distance mais de grandes différences dans les aménagements du site et l’entretien des vieilles maisons. Un régal pour les yeux !
Après un nouveau passage dans des bois de feuillus, nous descendons sur CHEYLARD-L’EVEQUE. Le village est silencieux, quasi désert et le gite fermé à cette heure. Alors moteur : Il était une fois dans LE GEVAUDAN… Un petit groupe croisé à proximité de l’église m’informe, après vérification, qu’il n’y a pas d’hébergement possible sur LUC ! Rapidement la seule solution raisonnable s’impose… rejoindre un gîte ou un hôtel à LA BASTIDE PUYLAURENT. C’est toujours sur l’itinéraire mais 9 km plus loin. Comment réserver ou retenir un couchage alors que le réseau GSM ne couvre pas le secteur ? que fait l’ARCEP ?


Je pars rapidement après le repas afin d’atteindre LUC et essayer d’obtenir d’autres précisions… Longue montée dans les bois avant de rejoindre des terres boisées et vallonnées. Je passe très rapidement sur la berge du Lac de LOURADOU. Ici, les paysages sont très beaux avec le vert tendre des arbres dont le feuillage est en plein développement et les tapis de fleurs qui magnifient les prairies, jonquilles et pissenlits en particulier...
Une dernière descente sur un petit sentier, quelques traversées de route et me voila à LUC, village protégé par les ruines du château et par l’imposante statue de la vierge. Petit sourire lorsque j’aperçois "la cabane au fond du jardin". Dans le petit bourg, j’obtiens confirmation qu’il n’y a pas d’hébergement disponible… Je dois donc poursuivre jusqu’à LA BASTIDE, où j’ai réservé une chambre. Bonne nouvelle, il est encore temps d’arriver pour le repas du soir fixé à 19 heures. Il y aura probablement au compteur de la journée près de 35 km effectués à pied !
C’est reparti, d’abord sur la route principale, puis sur des chemins pour éviter le goudron ! C’est en plein élan que je vais perdre l’itinéraire… moment d’inattention le soleil dans les yeux ?





C’est ainsi que, quittant le bon tracé de fond de vallée qui m’aurait facilement conduit à LA BASTIDE, je fais un large détour pour finalement me retrouver sur l’itinéraire du GR 7 qui parcourt la ligne de crête du haut plateau du GEVAUDAN…  Je poursuis sur un chemin pierreux, dans des bois déserts alors que la lumière baisse et que le crépuscule approche. Les bois de feuillus font place aux noires forêts de résineux. Ici, sur le GEVAUDAN, le vent souffle, ici la bête rode, ici la bête hurle dans les haubans de la haute antenne radio près de laquelle je viens de passer… Toujours pas de clocher, toujours pas de maison mais la nuit qui tombe !
Pourtant, quelques kilomètre plus loin, un panneau donne quelques indications. Je suis au lieu dit MOURE DE L’ESTOMBES / 1361 m et LA BASTIDE est derrière moi à 8 km !
Rapide coup d’œil sur le GPS car je n’ai plus beaucoup de batterie. Il me faut rapidement rejoindre la vallée de l’ALLIER et la route de MENDE avant la nuit. Appel téléphonique à l’hôtel pour les informer de mon retard. Je repars sur un nouvel itinéraire tout aussi venté et tout aussi désert afin de rejoindre une ferme et un petit château dans la vallée, au lieu dit CHABALEYRET. Enfin, je rejoins LA BASTIDE et l’hôtel… Ce soir je ne compterai pas tous les kilomètres parcourus dans la journée, ce soir ce sera sandwich aux rillettes et cornichons. Finalement on peut mourir de faim dans les traces de STEVENSON ! Je fais une rapide lessive avec le savon disponible dans la douche car le linge de rechange est resté dans les sacoches portées par Kéfir… Demain il fera jour !


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