Il est toujours difficile
de quitter un endroit accueillant… Aujourd’hui, c’est ce qui nous arrive car la
soirée fut très sympathique et le repas animé. Au menu, assortiment de terrines
à disposition et bien en évidence sur la table, de bons morceaux de saucisses
grillées servies avec des lentilles vertes puis le dessert de la maison et
quelques carafes de bon vin. Il fallait quitter dignement le Velay… C’est fait !
Toutes les
charcuteries proviennent d’une ferme située dans le petit village, juste de
l’autre coté de la petite route. Une certitude… On ne meurt pas de faim dans
les traces de Stevenson !
Toujours aussi cabot,
Kéfir fait le spectacle auprès des randonneurs présents lors de la mise en
place du bat et des sacoches. Il est temps de partir… direction LUC.
Ce soir, Bernard à
l’intention de camper. Quant à moi, je n’ai que très peu de renseignements sur
les possibilités d’hébergement. Une drôle de journée commence !
La trace est facile
dans des paysages de sous bois et de champs cultivés… quelques maisons, un beau
four à pain et nous voilà repartis dans un sentier bordé de grosses pierres et
de genêts en fleurs… Il est temps de traverser le plateau de SAGNE-ROUSSE,
lande sauvage, marécageuse et quelque peu mystérieuse. Des vaches de race
AUBRAC broutent dans un pâturage voisin. Désormais, les lieux se traversent sur
un chemin partiellement remblayé et drainé. Le temps de quelques photos et
nous atteignons les hameaux de FOUZILLAC puis FOUZILLIC… peu de distance mais
de grandes différences dans les aménagements du site et l’entretien des
vieilles maisons. Un régal pour les yeux !
Après un nouveau
passage dans des bois de feuillus, nous descendons sur CHEYLARD-L’EVEQUE. Le
village est silencieux, quasi désert et le gite fermé à cette heure. Alors
moteur : Il était une fois dans LE GEVAUDAN… Un petit groupe croisé à proximité
de l’église m’informe, après vérification, qu’il n’y a pas d’hébergement
possible sur LUC ! Rapidement la seule solution raisonnable s’impose… rejoindre
un gîte ou un hôtel à LA BASTIDE PUYLAURENT. C’est toujours sur l’itinéraire
mais 9 km plus loin. Comment réserver ou retenir un couchage alors que le réseau
GSM ne couvre pas le secteur ? que fait l’ARCEP ?
Je pars rapidement
après le repas afin d’atteindre LUC et essayer d’obtenir d’autres précisions… Longue
montée dans les bois avant de rejoindre des terres boisées et vallonnées. Je
passe très rapidement sur la berge du Lac de LOURADOU. Ici, les paysages sont
très beaux avec le vert tendre des arbres dont le feuillage est en plein
développement et les tapis de fleurs qui magnifient les prairies, jonquilles et
pissenlits en particulier...
Une dernière descente
sur un petit sentier, quelques traversées de route et me voila à LUC, village
protégé par les ruines du château et par l’imposante statue de la vierge. Petit
sourire lorsque j’aperçois "la cabane au fond du jardin". Dans le
petit bourg, j’obtiens confirmation qu’il n’y a pas d’hébergement disponible… Je
dois donc poursuivre jusqu’à LA BASTIDE, où j’ai réservé une chambre. Bonne
nouvelle, il est encore temps d’arriver pour le repas du soir fixé à 19 heures.
Il y aura probablement au compteur de la journée près de 35 km effectués à pied
!
C’est reparti, d’abord
sur la route principale, puis sur des chemins pour éviter le goudron ! C’est en
plein élan que je vais perdre l’itinéraire… moment d’inattention le soleil dans
les yeux ?
C’est ainsi que, quittant
le bon tracé de fond de vallée qui m’aurait facilement conduit à LA BASTIDE, je
fais un large détour pour finalement me retrouver sur l’itinéraire du GR 7 qui
parcourt la ligne de crête du haut plateau du GEVAUDAN… Je poursuis sur un chemin pierreux, dans des
bois déserts alors que la lumière baisse et que le crépuscule approche. Les
bois de feuillus font place aux noires forêts de résineux. Ici, sur le
GEVAUDAN, le vent souffle, ici la bête rode, ici la bête hurle dans les haubans
de la haute antenne radio près de laquelle je viens de passer… Toujours pas de clocher,
toujours pas de maison mais la nuit qui tombe !
Pourtant, quelques
kilomètre plus loin, un panneau donne quelques indications. Je suis au lieu dit
MOURE DE L’ESTOMBES / 1361 m et LA BASTIDE est derrière moi à 8 km !
Rapide coup d’œil sur
le GPS car je n’ai plus beaucoup de batterie. Il me faut rapidement rejoindre
la vallée de l’ALLIER et la route de MENDE avant la nuit. Appel téléphonique à
l’hôtel pour les informer de mon retard. Je repars sur un nouvel itinéraire
tout aussi venté et tout aussi désert afin de rejoindre une ferme et un petit
château dans la vallée, au lieu dit CHABALEYRET. Enfin, je rejoins LA BASTIDE
et l’hôtel… Ce soir je ne compterai pas tous les kilomètres parcourus dans la
journée, ce soir ce sera sandwich aux rillettes et cornichons. Finalement on
peut mourir de faim dans les traces de STEVENSON ! Je fais une rapide lessive
avec le savon disponible dans la douche car le linge de rechange est resté dans
les sacoches portées par Kéfir… Demain il fera jour !
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